Faisant partie de la Beat Generation, Jordan BELSON a commencé sa carrière comme peintre, puis vint à l’animation et au cinéma expérimental, pour ensuite rejoindre le compositeur de musique électronique Henry JACOBS pour créer les « Vortex Concerts » psychédéliques au Planétarium de San Francisco à la fin des années 1950.
BELSON, comme de nombreux beatnicks, a été hautement influencé par le mysticisme Oriental et a commencé par formuler des présentations audiovisuelles abstraites qui ont souvent utilisé des motifs circulaires, une imagerie solaire, les lasers, des images galactiques, des nuées éthérées...
DVD NTSC multizones Sans Dialogues Durée 0h45 mn environ |
IMPORT USA
AU PROGRAMME : ALLURES (1961)
« Allures est pensé comme une combinaison de structures moléculaires et d’événements astronomiques mêlés à des phénomènes inconscients et subjectifs - qui adviennent simultanément. Le début est pratiquement uniquement sensuel, et la fin sans doute totalement immatérielle. D’une certaine façon ce film semble évoluer de la matière vers l’esprit … la réalisation a pris un an et demi, au fil de milliers d’assemblages différents… Allures s’est concrètement développé à partir des images que je travaillais pour les Vortex Concerts »
Jordan BELSON, cité dans Expanded Cinema de Gene YOUNGBLOOD, Studio Vista, Londres 1970, p. 160-162
SAMADHI (1967)
Samadhi commence avec des nuages turbulents, éclairés de façon étourdissante, et dérivant à travers le spectre des couleurs avant de révéler graduellement un centre circulaire qui devient le lieu de multiples métamorphoses picturales. Un sifflement grondant va et vient (que Gene YOUNGBLOOD a décrit dans Film Culture comme « L’inspiration et l’expiration de la propre respiration de Jordan Belson ») avant de se mélanger à des sons électroniques prolongés. Nous avons là un obsédant et organique poème tonal.
Ce film évoque l’état extatique de la méditation alors que la conscience individuelle se fond dans l’Universel.
« J’espérais que d’une façon ou d’une autre ce film offrirait un avant-goût de ce que la véritable expérience du samadhi pourrait être » (Interview de Jordan BELSON par Scott MacDonald dans A Critical Cinema 3). BELSON ajoute que « C’est avant tout d’un film abstrait qu’il s’agit, inspiré du Yoga et du Bouddhisme. Non pas d’une description ou d’une explication du Samadhi ».
LIGHT (1973)
Light est basé sur la continuité du spectre électromagnétique. Il s’agit d’une chevauchée dans l’espace et la lumière. C’est le dernier film pour lequel BELSON a composé lui-même la bande sonore. Ce film a été conservé avec le soutien de la National Film Preservation Foundation.
Light commence avec des gouttelettes violettes qui pleuvent sur des vapeurs pourpres tourbillonnantes, se développant en surimpressions partiellement opaques selon de multiples couches colorées, et de textures empilées.
Le son composé par BELSON consiste en une douce interprétation syncopée au piano qui finit par se fondre avec des effets sonores électroniques atmosphériques. De nouveau une imagerie circulaire est présente, mais le film incorpore également les mouvements scintillants de ce qui semble être des milliers de particules en déplacement sur l’écran, apparaissant et disparaissant en fondu selon différentes orientations.
FOUNTAIN OF DREAMS (1984)
Inédit
Une audacieuse synchronisation de la musique transcendantale de Franz LISZT.
Fountain of Dreams associe les remous nuageux de BELSON, tissés d’effluves aux teintes brillantes et aux réflexions scintillantes, avec le piano agité de Franz LISZT.
Les mouvements de ce film sont en forme d’arcs ; les filaments de fumées apparaissent et disparaissent avec une envoûtante beauté rythmique, chacune délicatement éclairée, et se dissolvent finalement en particules qui tourbillonnent sur l’écran. (BELSON est mentionné pour la réalisation de certains effets spéciaux du film The Right Stuff de Philip KAUFMAN en 1983, et si vous vous souvenez de certains effets fantasmagoriques dans le ciel lors de la scène de la danse du feu des aborigènes, certaines des images vous sembleront familières).
C’est un film particulièrement subtil, du genre qui peut vous plonger dans une contemplation sans fin.
EPILOGUE (2005)
Ce film abonde en clairs-obscurs, en un tumulte d’épais nuages, de formations physiques ambiguës, de superbes lens flares, associés à la très éloquente symphonie de Rachmaninov « L’île des morts ». Chacun des nuages embrouillés, infiniment complexe, chacune des teintes intenses semble organiquement engendrée, et le tempo d’ensemble des estompages et des fondus du film, les superpositions des éléments, génèrent une force considérable.
Produit par le Center for Visual Music, avec le soutien du NASA Art Program. Epilogue était une installation de l’exposition Visual Music au musée Hirshhorn, Washington, D.C., Juin - Septembre, 2005.
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JORDAN BELSON
Né en 1926 aux USA.
Diplômé de l’université des Beaux-Arts de Berkeley en 1947, il se consacre à la peinture expressionniste abstraite et découvre quasi-simultanément Oskar FISCHINGER et James WHITNEY lors du Festival du Film d’Art de San Francisco en 1946. Il tourne alors son premier film Transmutation (1947) qui impressionne FISCHINGER si fortement qu’il recommande BELSON à la Fondation Guggenheim de New York. Il est là-bas initié à la technique du " color-morphing " par Thomas WILFRED : il s’intéresse davantage aux couleurs et un peu moins aux effets géométriques.
De 1966 à 1968 BELSON s’initie aux techniques du Yoga, à la philosophie indienne et à la religion boudhiste. Hollywood fait appel à lui pour (non-crédité) les représentations mentales de l’ordinateur Proteus dans Demon Seed [Generation Proteus] (USA 1977) de Donald CAMMELL et pour (crédité) The Right Stuff [L’étoffe des héros] (USA 1983) de Philip KAUFMAN...
Jordan BELSON meurt chez lui à 85 ans, d’un crise cardiaque, le Mardi 6 Septembre 2011...
Sources : Filmjourney.org (Doug CUMMINGS)
Adaptation Française : Dominique WILLOUGHBY
Produced by Center for Visual Music